Après la vente de l’Acroduster F-PRBE était venu le temps de la recherche d’une nouvelle machine pouvant le remplacer dignement. La mission est difficile, il s’agit de remplacer une machine à plaisir, biplan biplace de voltige à cockpit ouvert.
Les critères pour le petit nouveau sont cependant légèrement différents de ce qui avait mené à l’achat du « Bravo Echo ».
Cette fois-ci, il faudra un avion capable de voyager confortablement à deux, d’une consommation plus raisonnable que l’ogre de 200cv qui équipait le Stolp, si possible une machine « belle à regarder ».
Il parait sage d’adopter cette philosophie, obligatoirement train classique, avec une charge offerte permettant de charger deux sacs de randonnées avec les pleins et deux membres d’équipage, capable de tourner au sans plomb, de faire de la montagne et avec un prix d’achat raisonnable.
Au vu de ces critères, les ULM modernes font forcément de l’œil. Petits moteurs peu gourmands, légèreté et facilité d’entretien font de ces aéronefs les candidats parfaits vu les critères fixés. Sauf concernant le prix souvent exorbitant (même d’occasion) pour ces machines finalement très limitées par leur masse maximale.
Reste donc les avions CNRA/CNSK/CNRAC. Le certifié est éliminé d’office car le but est aussi de « mettre les mains dedans » et d’assurer l’entretien et les réparations du petit nouveau.
Après beaucoup de recherche, plusieurs candidats se dégagent. Un seul sort cependant du lot : la famille des avions jodel. Ces petits avions ont pour la plupart été conçus entre la fin des années 40 et les années 60. Leur design est éprouvé et si on en trouve encore autant d’exemplaires de nos jours, ce n’est certainement pas par hasard. Reste à choisir le modèle, et pour faire son choix, il faut d’abord comprendre à quoi ils correspondent.
Après de nombreuses heures à démêler qui est qui – pour les néophytes de ces machines, beaucoup de ressources ouvertes permettent de se faire une idée -, la série des D11 (D112,113,119 etc …), les DR105X (Sicile et Ambassadeurs), le D150 et les DR220 semblent être les candidats parfaits. Le D140, bien que désirable, est éliminé d’office car bien trop gros (et trop cher) pour les besoins identifiés.
Reste maintenant à trouver la perle rare. Quelques coups de téléphone et sites de petites annonces plus tard. Nous voilà au pied du PROF.
Cet avion est un SVO-01, construit par Philippe Salvato. Il s’agit en réalité d’un DR1051M reconstruit avec un nouveau moteur et quelques modifications destinées à améliorer l’habitabilité des deux pilotes à l’avant au détriment de la banquette arrière, condamnée au profit d’un réservoir d’essence. Après un vol d’essai pour confirmer l’impression générale au sol, l’affaire est réglée, ce sera le successeur de l’Acro.
Quelques jours plus tard, rendez-vous est pris avec Igor et Jean-Laurent pour aller chercher la bête. Pour arriver avec classe et distinction, nous empruntons un DR400 à l’aéroclub. Une sorte de mise en jambe puisque ce dernier n’est autre que l’évolution ultime de la famille Jodel/Robin.
Après une courte navigation, Igor nous gratifie d’un superbe atterrissage sur une piste étroite qu’il pratique pour la première fois. Nous roulons au parking et retrouvons le vendeur, Christian.
Celui-ci ouvre le hangar abritant le jodel, et nous sortons alors une variété incroyable de superbes machines : RV4, D150, FK9, VL3 pour enfin accéder au PROF. Pas de chance aujourd’hui, le Chipmunk est de sortie. Le tour du nouveau propriétaire est effectué comme il se doit et, la météo se dégradant rapidement sur Aix en Provence, nous devons nous éclipser pour rentrer.
Briefing rapide avant de se rendre aux avions, ce sera le premier vol d’Igor en patrouille et en tant que leader de surcroit. Nous souhaitons faire quelques photos du nouveau venu sur le trajet du retour. Décollage du PROF le premier, un 360° après décollage pour rejoindre le DR400 qui vient de lever les roues. La prise en main est rapide et simple, évidente pourrait-on dire. L’avion accélère facilement et le DR400 est vite rejoins. Un peu trop vite même. Nouvelle découverte, cet avion qui accélère si bien ralentit en revanche très mal. Après le biplan où la réduction de puissance signifiait la perte quasi instantanée d’une vingtaine de nœuds, il allait falloir réapprendre à anticiper.
Tant bien que mal, nous arrivons à synchroniser nos ailes et à tenir une position simili-stable permettant à Jean-Laurent de shooter autant que possible sur cette courte fenêtre.
Et déjà nous arrivons à Aix, il est temps de se séparer pour préparer nos atterrissages respectifs. Battement d’aile et séparation, le DR400 se pose le premier. Le PROF touche la piste d’Aix, bienvenue à la maison.